Trois stratégies instinctives face au stress : comment y réagir ?
Lorsqu’une personne est stressée, 3 choix s’offrent instinctivement à elle :
- La fuite,
- L’inhibition d’action
- La lutte
Chacune de ses trois réactions présente des signes distinctifs qui permettent de les reconnaître … et d’agir en conséquence. Car on n’apaisera pas une personne de la même manière en fonction de sa réaction face au stress. Agir toujours de la même façon pour désamorcer le stress de l’autre pourrait même empirer la situation. Car là où certaines attitudes sont bénéfiques, elles peuvent être une « ligne à ne pas franchir » dans d’autres cas.
1. La fuite
- Émotion de base : anxiété.
- Signes : débit verbal agité, respiration rapide, mains moites, regard fuyant en zig zag, et parfois des plaques rouges qui apparaissent. La personne est angoissée, a peur, est confuse, ne sait plus très bien comment elle s’appelle ni de quoi on parle, perd la mémoire, ses pieds bougent nerveusement… C’est typiquement l’attitude que l’on peut avoir face à une exposition sociale où l’on sait qu’on va être jugé, comme un étudiant stressé à un examen oral ou quelqu’un qui doit faire à une présentation au boulot, etc.
- Instinct : fuir, s’échapper, éviter.
- Attitude aggravante, à ne pas surtout pas faire : contraindre et forcer la personne à s’engager avec des questions fermées, « coincer » la personne dans un coin, juger, moraliser, agresser ou crier ; bref, toutes les situations qui augmenteront encore plus l’envie de fuir.
- Attitude positive à avoir : dédramatiser, mettre à l’aise (« moi aussi ça m’arrive« ), se positionner comme complice et comme allié plutôt que comme prédateur, lever la contrainte et donner une porte de sortie, rendre les choses conviviales, lui montrer qu’on est là, organiser ses pensées, reformuler ses réponses, chercher des solutions et poser des questions ouvertes.
2. L’inhibition de l’action
- Émotions de base : découragement, tristesse, abattement.
- Signes : teint pâle, lèvres grises ou violacées, oppression thoracique, sensation de fatigue, sensibilité à la douleur, spasmes. Tous les traits sont « tombants » : regard bas, épaules basses, voix basse inaudible en fin de phrase, soupirs, etc. C’est typiquement l’attitude d’une personne découragée, comme un élève qui passe inaperçu et qui ne pose aucune question car il est » écrasé » par la masse de travail. On « fait le mort ».
- Instinct : être protégé, soutenu.
- Attitude aggravante, à ne pas surtout pas faire : encourager (« allez vas-y, tu es capable, tu as tout en toi…« ), forcer à l’action autonome (« va dans ta chambre, concentre-toi« ), nier l’état en « secouant », juger, punir, inciter à la volonté et au courage, ou complimenter sur les capacités d’intelligence et d’action. Car agir c’est bouger… Or quand on est dans cet état-là, on en est tout simplement incapable.
- Attitude positive à avoir : transformer la montagne en escalier, couper la charge de travail en petites actions, accompagner dans l’action, consoler, soutenir, protéger (« je comprends que ce soit difficile« ), complimenter sur les qualités humaines, proposer des actions simples, etc.
3. La lutte
- Émotions de base : colère, susceptibilité, impatience, énervement, agressivité.
- Signes : visage parfois empourpré, gestes brusques, voix forte, regard noir fixe et frontal, parle fort, le haut du corps est tendu (mâchoires, cou, épaules, …).
- Instinct : dominer, avoir raison, vouloir être le/la plus fort(e) (« C’est dégueulasse ! C’est injuste ! C’est toujours la même chose !« ).
- Attitude aggravante, à ne pas surtout pas faire : essayer de calmer(« calme-toi, écoute-moi, respire, …« ), dominer, ordonner (« calmez-vous !« ), couper la parole, contredire, critiquer, faire des reproches, se moquer, être injuste, faire de l’humour, ironiser, être indifférent, nier, minimiser, infantiliser, agacer etc.
- Attitude positive à avoir, en quatre temps : 1) écouter calmement dans le but d’entendre quelque chose sur lequel on est d’accord et questionner si besoin ; 2) aller dans son sens ( » tu as raison, c’est pas cool« ) sans le « mais… » ; 3) éventuellement donner des explications sur les raisons de ce qui a provoqué cette colère (« j’ai coupé le wifi parce que…« ) ; 4) agir, s’engager dans l’action.
Vers une communication plus vertueuse et des relations plus harmonieuses
Apprendre à désamorcer le stress de l’autre permet d’aller vers une communication plus vertueuse et des relations plus harmonieuses.
Pour en savoir plus :
- Retrouvez la chronique de Sandrine Corbiau dans le podcast Tendances Première ci-dessous :
- Rendez-vous sur le site www.parents-theses.be pour découvrir leur programme d’accompagnement pour les parents en gestion du stress et leurs conférences.