Se connaître pour changer notre rapport au monde

types de personnalité

Le développement de soi passe souvent par la connaissance de soi avec la découverte et la compréhension des types de personnalité qui caractérisent chaque être humain, au travers de divers modèles (PCM, Ennéagramme, MBTI…etc..). Ces grilles de lecture de la complexité humaine permettent d’établir un inventaire des grandes tendances d’une personne en termes de capacités, motivations et modes de communication. En quelque sorte, un bilan ou « état des lieux » des forces et faiblesses en présence chez une personne à un moment de sa vie.  Un bilan qui ne peut trouver son utilité que s’il sert une perspective de changement, d’accomplissement ou de développement de soi. Ce bilan commence par une compréhension systémique des différents types de personnalité avec lesquels nous cohabitons tout au long de notre vie. Au sein d’une même personne, les types de personnalité sont comme des entités hautement spécialisées ou des experts d’une équipe de travail. Ce bilan se poursuit par une compréhension des interactions au sein des ces divers types de personnalité et de ces dernières avec un système plus large. Selon l’ambiance de ces interactions, la diversité peut être source de chaos ou de grandes réalisations. Enfin, ce bilan va se poursuivre par la recherche du « leader » susceptible de faire collaborer les différents membres,  et faire émerger l’énergie nécessaire à la réalisation d’un but commun. La première partie de cet article propose une vision intégrée et élargie des types de personnalité. La seconde partie recherchera à savoir comment ces différents types de personnalité peuvent s’organiser de façon stratégique et générative, afin de créer ce qui n’existe pas encore et la vie que vous souhaitez.

Nous sommes des êtres multiples et fragmentés

Les outils de connaissance de soi (Process Communication, Ennéagramme,…etc.) reposent sur le modèle des parties. Nous se sommes pas fait que d’un bloc, et, au même titre que nous possédons différents organes et viscères, chacun s’est doté d’un ensemble de « parties », « composantes » que nous appellerons « types de personnalité ».

Le système des parties de la PNL

Pour la programmation neuro-linguistique (PNL), les parties se définissent comme des états de la personne. Un état étant une configuration particulière de l’expérience subjective de cette personne, avec ses croyances, ses valeurs, des émotions et des comportements répétitifs adaptés ou non à la situation, et parfois même un processus d’identification aux caractéristiques clés de la partie « Je suis.. aimable, bosseur, créatif…etc.. »). Chaque partie possède ou a possédé une fonction positive (des valeurs ou une identité de rôle) à une période donnée. Lorsqu’elles sont détachées du contexte dans lesquelles elles ont été créées, les parties oublient parfois ce qu’elles étaient censées faire. D’autres parties continuent à fonctionner quand leur raison d’exister a disparu depuis longtemps, devenant un obstacle au fonctionnement actuel de l’individu.

Une partie s’active dans un contexte donné. En prenant le contrôle, une partie déclenche un comportement stéréotypé, automatique, qui peut être efficace ou limitant en fonction de la situation. Ces réponses comportementales peuvent limiter la personne par un manque de choix. Quand nous nous sentons coincés dans un dilemme, cela signifie que nous activons différentes parties de nous-même, chacune se positionnant selon des critères différents.

Pour Robert Dilts, chaque partie pourrait correspondre, d’un point de vue physiologique, à un ensemble de connexions neurologiques stables qui lui permettrait de fonctionner comme un ensemble de données ayant sa propre cohérence.

Sources et modes d’expression des types de personnalité

Les types de personnalité que nous hébergeons en nous ne représentent donc qu’une « partie » d’un ensemble plus vaste. Si les sources de ces types de personnalité restent discutées, il semble qu’elles se constituent assez tôt dans l’enfance, autour de la recherche de réponses à des besoins psychologiques fondamentaux que sont des besoins de prévisibilité, de compétences, et d’acceptation. Le jeune individu accorde à la satisfaction de ses besoins le pouvoir de se sécuriser, de trouver sa place et réaliser ce qu’il souhaite dans le monde. Ces besoins fondamentaux vont par la suite se subdiviser en différentes catégories. Un type de personnalité est donc une construction du cerveau en réaction aux circonstances du moment.

Les expériences de satisfactions des besoins se déroulant de façon plus ou moins satisfaisantes, elle vont donner lieu à des croyances (et plus tard des valeurs) qui peuvent être facilitantes ou limitantes. Chaque type de personnalité est une composante (ou sous-système) d’un système plus vaste qui est celui de la personne complète avec ses propres buts, au-delà des buts propres de chaque partie. Un type de personnalité fait partie de nous, mais n’est certainement pas nous.

La réalité duelle de l’Ego et de l’Ame

« L’ego dit: Quand tout sera en place, je trouverai la paix. L’âme dit : Trouve la paix, et tout se mettra en place ».

Pour Robert Dilts, nous sommes un assemblage de deux dynamiques complémentaires : celles de l’ego et de l’âme.  L’ego ne fait ici pas référence à Freud, comme l’âme ne fait pas référence à la religion.

Un ego séparé et isolé, en quête de satisfaction de besoins psychologiques

L’ego est synonyme de «petit moi» ou du «je». C’est la représentation que l’on a de soi-même, comme un tout séparé du système dans lequel nous vivons. L’ego est notre interface avec le monde, il nous permet d’interagir avec ce dernier. Les relations humaines s’effectuent par « ego » interposés. Dans l’ego, je me pense et me ressens comme un individu séparé, isolé et unique. Il est donc utile d’apprendre à prendre soin de soi et à profiter de ce que la vie peut apporter en termes de performance, statut, richesse.
L’énergie de l’ego vient de la satisfaction de ses besoins psychologiques et ces derniers sont conditionnées par la réalisation d’ambitions personnelles. L’ego attribue à ses réalisations futures le pouvoir de combler ses besoins psychologiques et de lui apporter la sécurité et le bonheur. L’ego a toujours quelque chose qu’il veut ou ne veut pas : plus d’argent, de santé, moins de maladie, plus de reconnaissance, de relation, de fun, d’amour et de relations…etc. En étant dans le désir ou le besoin, il s’attache à un résultat tangible.

L’aspect positif de cette quête permanente de satisfaction des besoins psychologiques, c’est qu’elle s’accompagne du développement de qualités, capacités et points forts spécifiques. L’ego est guidé par la peur, car il considère que si ses besoins ne sont pas ou plus satisfaits, il risque de ne plus exister et disparaître… puisqu’il n’y a plus rien à mettre à la place et qu’il est un système fermé. Les moteurs de l’ego sont donc la survie, la recherche de reconnaissance et l’ambition.  Du fait de leurs orientations sur la satisfaction de leurs besoins psychologiques, les types de personnalités sont fortement liés à l’ego.

Une âme ouverte et connectée, sans attentes du monde extérieur

L’âme est souvent synonyme de  « nature profonde ». L’âme est  la représentation et la conscience que l’on a de soi comme un système ouvert, un tout faisant partie de quelque chose de plus grand que soi, une famille, une communauté, une culture, une religion, la nature, la planète. Avant la construction de son/ses egos, le nourrisson n’a pas encore établi de frontières entre lui, les autres et le monde. Il fait partie intégrante du monde. Il exprime son âme par de l’amour, de l’émerveillement, de la curiosité, du rire, une soif d’apprendre, de la détermination…etc. L’état d’être de l’âme ne dépend pas de la satisfaction de besoins psychologiques particuliers, mais d’une profonde connexion à soi et au monde.

L’âme n’a pas d’attente du monde extérieur et ne s’attache pas à la réalisation d’un résultat tangible. Ce qui l’intéresse est l’expérience immédiate, l’évolution de sa conscience vers la personne qu’elle est réellement et le monde auquel elle appartient. L’âme a conscience de ce qui pourrait être changé dans le monde (Vision) et de sa contribution potentielle à la réalisation de cette vision (Mission). Son niveau de conscience lui donne la possibilité de choisir les talents et ressources présent au sein des différents types de personnalité/egos. Le sens de la vie vient de sa mission personnelle et de sa contribution à ce quelque chose de plus grand que lui. L’âme est en mesure d’inclure et transcender les qualités de l’ego (ou les egos).

Niveau de processus L’ego comme un tout séparé L’âme comme un tout intégré
  Dépendant de besoins psychologiques Indépendante de besoins psychologiques
Esprit Tourné vers la réalisation d’ambitions (statut, performances pour soi) Tourné vers la vision de ce qu’on souhaite voir dans le monde (pour les autres)
Identité Identité de rôle avec des tâches prescrites Mission et contribution au monde
Croyances et valeurs Permissions et autorisations Motivation et inspirations
Capacités Stratégies et intelligence intellectuelle Energie et intelligence émotionnelle
Comportements Réactions avec recherche de réponses appropriées à l’environnement Proaction et prises d’initiatives
Environnement Recherche de sécurité face aux dangers Ouvertures aux options et opportunités

Les différences entre ego et âme. Adapté d’après Robert Dilts

Pour des courants spirituels tels que le Bouddhisme, l’ego constitue la représentation fausse, constituée de souvenirs et d’expériences, qu’un individu se fait de lui-même. Cette représentation masquerait la vraie nature de l’homme (âme). Les personnes enfermées dans la confusion entre l’ego et leur vraie nature seraient privées d’une vraie liberté et resteraient enchaînées à des schémas de souffrance (égocentrisme, orgueil, vanité, amour-propre, « perception erronée du monde »). Dans cette conception il devient important de se libérer de l’emprise de son ego, ou même « dissoudre l’ego » par diverses méthodes, afin de connaître l’éveil spirituel.

Dans une vision plus occidentale, des relations harmonieuses peuvent exister entre les deux aspects d’une réalité duelle, l’âme et l’ego, car ces deux forces peuvent très bien coexister de façon harmonieuse, équilibrées et alignées. L’ego cherche à profiter de la vie et de ce qu’elle peut apporter comme source de satisfaction (statuts, argent, réalisations matérielles…pour soi), ce qui est bien légitime. Mais la seule réalisation des ambitions de l’ego, sans prendre en compte la fonction de l’âme, peut générer un sentiment de durable de manque avec la recherche de compensations à ce manque (travail, alcool, drogue, TV, réseaux sociaux…etc.) et l’apparition de nombreux problèmes de santé. Par son niveau d’ouverture au monde, l’âme est consciente de ce qui pourrait s’améliorer dans le monde et de la contribution qu’elle pourrait y apporter. Mais sans la collaboration des ressources et talents de l’ego, elle reste figée dans le rêve, l’inaction et la passivité.

Einstein disait « Un être humain fait partie d’un tout qu’on appelle univers, mais l’être humain est une partie limitée dans le temps et l’espace, et cette limitation crée une distorsion dans notre conscience, ce qui fait que nous vivons comme séparés du reste ».

Cette illusion de la séparation nous amène à ressentir de l’affection de façon sélective, pour  soi ou quelques proches. Einstein nous invite à nous libérer de cette prison de la séparation, pour élargir notre cercle d’affection et compassion à l’ensemble de la nature et l’humanité toute entière.

Pour Robert Dilts, les facteurs clés de joie et réussite durable sont d’une part l’alignement de ces deux niveaux de pensée, l’ego et l’âme, et d’autre part l’équilibre entre les deux aspects d’une réalité duelle que nous vivons.

L’alignement de l’âme et l’ego signifie mettre les talents et réalisations de l’ego au service du niveau de conscience élargie de l’âme, c’est-à-dire au service de quelque chose de bien plus grand que soi. Si la richesse peut être source de plaisirs éphémères, mais probablement pas de bonheur durable. Par contre la richesse permet de faciliter grandement les réalisations qui contribuent aux améliorations sociales, sociétales et environnementales du monde.  Les plus grandes sources de joie viennent du sentiment de pouvoir donner et contribuer à un monde meilleur, et du sentiment de gratitude des cadeaux que la vie nous apporte. Don et gratitude présupposent l’existence d’une dynamique ouverte et connectée au monde qui nous entoure. L’intelligence intellectuelle et émotionnelle, la passion, et la générativité émergent  naturellement quand ces deux forces sont alignées. L’équilibre entre ego et âme signifie satisfaire en même temps nos ambitions personnelles et une contribution à l’amélioration du monde. La capacité à porter tout cela simultanément est la caractéristique des génies.

EGO AME

L’équilibre entre âme et ego signifie l’absence d’exclusion. Exclure des aspects de l’âme ou l’ego conduit à des problèmes tout à fait prévisibles. L’exclusion des besoins de repos de son corps, ou des besoins de reconnaissance de son mental, prépare le terrain du burnout. L’exclusion des attentes de sa famille favorise un divorce. L’exclusion des besoins de la nature, peut entraîner sa destruction. L’invitation est d’agir localement avec son ego/type de personnalité pour satisfaire ses propres besoins et de penser globalement avec son âme aux conséquences de nos modes de vie.

L’auto-organisation et la spécialisation des types de personnalité

L’auto-organisation des types de personnalité

Au sein de l’enveloppe psychique d’une personne, chaque type de personnalité constitue un sous système structuré et autonome, c’est-à-dire auto-organisé pour satisfaire ses propres besoins psychologiques, pour réaliser des buts qui lui sont spécifiques. Contrairement au monde mécanique, le monde du vivant (végétal ou animal) est auto-organisé dans le sens ou le système contient ses propres finalités. Vous n’avez pas à dire à une plante ou un animal ce qu’il a à faire. Chaque type de personnalité est aussi un système auto-organisé puisqu’il a sa manière bien particulière de donner du sens à son existence, par exemple par les tentatives de réponses à la question existentielle. Dans sa formulation « Suis-je…? la question existentielle est une question identitaire. « Suis-je conforme à un cahier des charges prescrit par le monde extérieur (environnements, comportements, capacités, croyances et valeurs), pour être la personne que je crois vouloir être pour trouver ma place dans le monde ? ». Les environnements (humains et matériels) recherchés par chaque type de personnalité, les comportements exprimés, les stratégies mentales (points forts et capacités) développées, les croyances et valeurs qui autorisent et motivent les capacités et comportements, toutes ces composantes de l’expérience subjective sont orientés vers les tentatives de réponses aux questions existentielles.

Types de personnalité Question existentielle (Modèle de la Process Communication)
Empathique Suis-je assez aimable ?
Travaillomane Suis-je assez compétent ?
Persévérant Suis-je digne de confiance ?
Rêveur Suis-je voulu ? ou Ai-je ma place ?
Rebelle Suis-je acceptable avec ma différence ?
Promoteur Suis-je vivant ?

Les modes de communication internes et externes des types de personnalité

Au sein de l’enveloppe psychique d’une personne, les types de personnalité interagissent constamment de façon dynamique, pour s’allier et coopérer, s’ignorer ou se combattre. Les relations peuvent se reconfigurer sans cesse en fonction des situations et dans des combinaisons à deux ou trois. Un type de personnalité peut vouloir prendre le pouvoir et mener sa vie propre en occupant tout l’espace mental disponible, parfois en excluant ou bannissant un ou plusieurs autres types de personnalité. Il peut établir des relations fonctionnelles avec certains types de personnalité et très dysfonctionnelles avec d’autres.

Ces notions de communication internes entre types de personnalité vont déterminer la nature des relations qui vont s’établir avec le monde externe. Rappelons que nos egos/types de personnalités sont nos moyens d’établir des relations avec le monde. Les types de personnalité acceptés et valorisés chez une personne sauront rentrer en résonnance avec les mêmes types de personnalité chez d’autres personnes. Inversement, ce que je n’aime pas chez l’autre me parle des mauvaises relations avec ce même aspect chez moi. Ce qui est détesté en l’autre évoque probablement un type de personnalité peu valorisé voire exclu en soi. Plus les relations sont harmonieuses entre les différents types de personnalité au sein d’une même personne, plus elles seront harmonieuses avec les mêmes types de personnalité présents chez les autres. Faire la paix avec les autres nécessite de faire la paix en soi. Et nous verrons comment faire un peu plus loin. Pour citer Richard Moss « La distance entre nous-même et les autres est la même que la distance entre nous-même et nous-même. »

Comment expliquer qu’à l’intérieur de soi les types de personnalité établissent des relations harmonieuses, conflictuelles, ou même d’exclusion ?. Cela s’explique probablement par le fait que chaque type de personnalité cherche à se développer, à exprimer son talent, son plein potentiel en tant qu’entité séparée (ni connecté aux autres types de personnalité, ni au potentiel d’intégration de l’âme) et par la seule satisfaction de besoins psychologiques qui seront parfois perçus comme divergents ou incompatibles entre eux. Comme si les intérêts de l’un rentraient en conflit avec les intérêts de l’autre. Les conflits entre parties naissent quand, dans un même cadre de temps et de lieu, les deux parties veulent satisfaire des besoins différents voire opposés en polarité. Comment peut-on en même temps satisfaire des besoins de relation et de solitude ?. Comment en même temps satisfaire des besoins de liberté en transgressant les règles, et des besoins de normalisation en fixant des règles ? Au delà des incompréhensions, les conflits internes peuvent parfois paralyser l’ensemble du système.

La spécialisation extrême des types de personnalité

Comme la satisfaction des besoins physiologiques (boire, manger, dormir….etc..) conditionne notre état physique, la satisfaction des besoins psychologiques conditionne notre équilibre psychologique. Et, dans les deux cas, la non satisfaction des besoins est préjudiciable à notre survie et à notre développement.  Le besoin peut être parfois interdit ou réprimé par un autre type de personnalité, ce qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en terme de santé. Le besoin peut être contrôlé et partiellement inhibé. Vous pouvez facilement imaginer ce qui va se passer pour une personne assoiffée ou affamée. Elle est prête à manger ou boire n’importe quoi, voire des nourritures avariés ou des boissons toxiques ou polluées. Il en est de même des types de personnalité. Pour satisfaire sans restriction ses besoins psychologiques, un type de personnalité va mettre en œuvre des comportements dont la répétition va donner naissance à des savoirs faire ou expertises hautement spécialisés. Un type de personnalité dont les besoins psychologiques sont réprimés ou censurés, va montrer des signes de stress et des comportements négatifs. Si cette carence s’installe dans la durée, elle peut être source de  problèmes de santé physiques et mentaux.

Chaque type de personnalité porte en lui, en fonction du degré de satisfaction de ses besoins psychologique, un potentiel de compétences et talents spécifiques, comme un potentiel de comportements négatifs dont la reproduction mène à des situations d’échecs. Chaque type de personnalité est en mesure d’exprimer son côté brillant et lumineux comme son côté sombre et « obscur de la force ». Le potentiel de compétence de chaque type de personnalité illustre le présupposé de la PNL selon lequel « nous avons en nous toutes les ressources dont nous avons besoin pour réaliser nos objectifs ».

 Types de personnalité            Points forts 
 Empathique   Chaleureux, sensible, compatissant
 Travaillomane                Logique, responsable, organisé
 Persévérant  Engagé, observant, consciencieux
 Rêveur  Immaginatif, réfléchi, calme
 Rebelle  Créatif, ludique, spontané
 Promoteur  Chrmeur, convaincant, adaptable

Les points forts des types de personnalité selon le modèle de la Process Communication

L’ensemble des ressources disponibles représente le potentiel d’adaptation d’une personne au cours de sa vie. Une personne qui aurait développé les talents de l’ensemble des types de personnalité au sein de soi serait presque 100 % adaptable. Maintenant, nous savons aussi que du fait des relations établies entre types de personnalité au sein d’une même personne, certains types de personnalité seront plus ou moins développés ou musclés que d’autres. Cette diversité peut donner naissance à des réalisations tout à fait exceptionnelles ou à des situations chaotiques ou destructives. La différence qui fait la différence tient au leadership de soi et la capacité à intégrer et porter en même temps des forces différentes voire contradictoires.

Les conditions qui perturbent une homéostasie interne

Dans un environnement stable, un équilibre peut s’établir au sein des relations entre les types de personnalité. Après tout, un environnement relationnel stable ne sollicite qu’un éventail restreint de compétences donc de types de personnalités. Si certains types sont très sollicités, d’autres restent en sommeil ou même sont exclus ou refoulés. Même s’il n’est pas équitable, cet équilibre fonctionne. Ce fragile équilibre interne est chamboulé par les modifications de l’environnement, que ce soit de façon volontaire ou non. La personne peut être confrontée à des situations difficiles pour lesquelles elle croie ne pas avoir de ressources. C’est par exemple le cas de changements subis tels que des ruptures de toutes sortes (maladies, divorces, licenciements, changements géographiques). Ou bien c’est le cas de changements souhaités, la personne se sentant appelée à changer volontairement certains aspects de sa vie (métiers, relation, territoire…etc). Dans ces circonstances, les schémas habituels de fonctionnement des types de personnalité les plus souvent sollicités ne sont plus opérants et pour s’adapter à de nouvelles conditions de vie, l’individu doit nécessairement développer de nouvelles ressources ou compétences.

Quand un type de personnalité dominant (la base selon le modèle Process communication) s’avère incapable de répondre de façon appropriée aux changements de situations, il va y répondre de façon négative en exprimant des stratégies comportementales de stress ou parfois de survie (Fight, Fly, Freeze, Fold). Il en résulte pour la personne, une situation de stress aiguë et de souffrance. Un état de souffrance qui peut être considéré comme un manque de connexion aux ressources internes des autres types de personnalité, ou un manque de connexion aux ressources externes proposées par l’âme. Si cet état de souffrance se prolonge, un autre type de personnalité peut prendre le relais, en général celui qui occupe la deuxième place en termes d’importance ou d’énergie. C’est ce qu’on appelle un changement de phase dans le modèle de la Process Communication.

Cette mutation interne est comme le passage d’un modèle du monde à un autre : elle modifie notre façon de percevoir le monde, fait émerger de nouveaux besoins psychologiques, développe de nouvelles compétences et entraîne parfois chez la personne une réorganisation de sa vie personnelle ou professionnelle. Le type de personnalité dominant est comme amené à partager son pouvoir. Les changements (changements de phase) au sein de la dynamique interne de l’individu ne sont pas synonymes de réussite en termes d’adaptations aux nouvelles conditions de vie. Tout va dépendre de l’aptitude du type de personnalité de phase à proposer des ressources pertinentes dans la situation nouvelle. Ce n’est pas toujours le cas, et bien souvent les ressources qui seraient en mesure de changer radicalement la situation sont entre les mains du type de personnalité qui a été marginalisé voire exclu du système interne.

Le mauvais usage des types de personnalité

L’humain est un être multiple et le modèle des parties, quand il est illustré par les types de personnalité, donne un bon exemple de cette multiplicité.  La création de catégories concernant le mode de fonctionnement de l’humain permet de comprendre la complexité humaine, d’agir dessus mais aussi parfois de la réduire de façon excessive. Ces catégories créées par les types de personnalité sont des cartes mentales du fonctionnement humain, et comme nous le savons, les problèmes commencent quand nous confondons la carte et le territoire.  Et certaines personnes vont facilement s’identifier à ce qu’ils pensent être. La carte des types de personnalité est comme une radiographie du corps humain. Une personne ne peut se réduire à sa radiographie. La radio donne une vue statique du corps. Les différentes parties  du squelette sont visibles et mesurables, ce qui n’est pas le cas des parties molles  (muscles et viscères). Par contre ce qui anime la personne dans sa vie, ce qui donne une direction à la vie de la personne, au-delà de ses différentes composantes, reste totalement invisible car n’appartient à aucune catégorie. Hors ce n’est pas parce que ce n’est pas visible de l’extérieur que cela n’existe pas. De quoi parlons nous exactement ?.  Nous parlons de ce que nous sommes au-delà des types de personnalité. Dans cette recherche du soi, les types de personnalité peuvent capter toute l’attention de la personne et nous détourner de ce que nous sommes au-delà des types de personnalité. Tout bilan, test, inventaire concernant les types de personnalité ne méritent pas le pouvoir qu’on leur attribue de nous dire qui nous sommes vraiment. Car nous ne sommes ni un type de personnalité, ni un assemblage de types de personnalité.

En tant qu’humain, nous sommes avant tout une conscience des forces qui nous animent et du monde dans lequel nous évoluons :

a) Une conscience des types de personnalité/egos que nous hébergeons en nous, auxquels nous nous identifions bien souvent (le « Je suis… » est suivi d’un qualificatif), qui sont sources de compétences pour interagir avec le monde, et dans lesquels nous nous réfugions pour satisfaire des besoins psychologiques fondamentaux et auxquels nous attribuons le pouvoir d’assurer notre survie. La peur de la non satisfaction des besoins psychologiques focalise l’attention et réduit grandement le champ de perception et l’accès à des ressources. Un type de personnalité séparé et isolé du système plus grand auquel il appartient est guidé par la peur de la non satisfaction de ses besoins psychologiques. Et cette peur est la source de nombreuses souffrances. Robert Dilts décrit l’état de stress et de manque par un état CRASH qui signifie Contractions, Réactivité, Analyses paralysantes, Séparation, Hostilité.

D’un point de vue physiologique, les comportements de stress des types de personnalité correspondent à une activation du système sympathique adrénergique. Plus ce système est activé, plus la personne va s’identifier à un type de personnalité, se séparant et s’isolant ainsi des ressources dont elle a besoin pour sortir de son stress.

b) Une conscience d’une force en nous indépendante des types de personnalité. Une présence dont l’énergie et la survie ne dépend pas de la satisfaction de besoins psychologiques particuliers. Dépourvue de peur et de sensations de manque, l’âme est notre source infinie de calme, de joie et de sérénité. Robert Dilts décrit un état COACH qui signifie Centrage dans le corps, Ouverture à ce qui se passe en nous et autour de nous, Attention consciente et alerte, Connexion, Hospitalité et accueil de tout ce qui peut émerger en nous et autour de nous.

Ces caractéristiques autorisent un niveau de conscience et de perception bien plus large. Une conscience des interactions entre le corps et l’esprit et entre ce corps/esprit et un « champ » de ressources infini dans le monde qui nous entoure. L’expérience méditative de bien être de cet état COACH nous rappelle que nous pouvons vivre notre vie, sans être prisonnier de nos types de personnalité. Activé le plus souvent possible, cet état de ressource permet d’interagir avec le monde en faisant appel aux aspects positifs des types de personnalité. L’âme peut se définir par un « Je suis » qui n’a pas besoin d’objet du verbe pour exister. Les ressources sont accessibles de façon inconditionnelle. Pour le poète Rumi, l’âme est une « Maison d’hôte » toujours prête à accueillir, rassurer, ressourcer et guérir les parties de nous qui ont été exclues ou exilées.

D’un point de vue physiologique, l’état de centrage, d’ouverture, d’attention alerte, de connexion et d’accueil de l’âme, correspond à une activation du système nerveux parasympathique ou cholinergique.

COACH CRASH

Un juste équilibre entre les forces de l’âme et de l’ego, ou entre celles du système nerveux parasympathique (cholinergique) et sympathique (adrénergique) est donné par l’exemple d’une personne dont le « jeu intérieur » serait extrêmement détendu et le « jeu extérieur » très tendu vers la réalisation d’une performance. C’est typiquement la « zone d’excellence » des athlètes de haut niveau dont Usain Bolt a été un magnifique exemple.  Si vous voulez être un athlète des affaires en tirant le meilleur bénéfice des multiples talents et ressources de vos types de personnalité, vous avez un entraînement quotidien à réaliser. Sachez créer en vous une « maison d’hôte » ou un état COACH qui permettra à vos talents de donner le meilleur d’eux-mêmes. Sachez créer en vous un espace de détente et d’ouverture qui vous permettra à la fois de réaliser vos ambitions et de contribuer à l’amélioration du monde auquel vous voulez appartenir.

 

Un article de Jean Luc Monsempès paru sur le site de l’Institut Repère

Commentaires : ce texte représente un point de vue et en aucun cas le reflet d’un travail scientifique.

Références

Comment leur dire. Gérard Collignon InterEdition
Entrepreneur de la nouvelle génération. Robert Dilts

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